|
Les algues et cyanobactéries
Lorsqu'on parle d'algues dans une piscine, d'algues bleues ou algues vertes, il s'agit le plus souvent de cyanobactéries.
Il existe plus de 1500 espèces de cyanobactéries réparties
dans environ 120 genres. Les matières organiques présentes dans
le milieu favorisent leur développement.
Les cyanobactéries ou cyanophycées ou algues bleues sont présentes dans le monde entier, notamment dans les eaux calmes, riches en nutriments. Certaines espèces de cyanobactéries produisent des toxines qui affectent l'homme et l'animal. Les gens peuvent être exposés aux toxines cyanobactériennes par de l'eau contaminée, que ce soit en la consommant ou en s'y baignant. Les effets les plus graves et les plus fréquents sur la santé sont dus à la consommation d'eau contenant des toxines ou à l'ingestion d'eau lors d'activités récréatives.
Les toxines cyanobactériennes sont classifiées
en fonction de la manière dont elles affectent l'organisme humain.
Les hépatotoxines (qui affectent le foie) sont produites par certaines
souches de cyanobactéries: Mycrocystis, Anabaena,
Oscillatoria, Nodularia, Nostoc, Cylindroapermopsis et
Umezakia.
Les neurotoxines (qui affectent le système
nerveux) sont produites par certaines souches d’Aphanizomenon
et d’Oscillatoria. Les cyanobactéries
de l'espèce Cylindroapermopsis raciborski peuvent également produire des alcaloïdes toxiques qui
causent des symptômes gastro-intestinaux ou des maladies rénales
chez l'homme. Toutes les cyanobactéries de ces espèces ne forment
pas des toxines et il est probable qu'il existe des toxines non reconnues jusqu’à
présent.
Les populations sont exposées aux toxines cyanobactériennes
principalement par de l'eau contaminée, que ce soit en la consommant
ou en s'y baignant.
Certaines espèces forment une écume à la surface de l'eau,
mais de fortes concentrations peuvent également être présentes
dans toute l'eau. Les écumes, là où elles se trouvent,
représentent un danger particulier pour la santé de l'homme du
fait du contact important avec les toxines. Le contact, notamment des enfants,
devrait être évité.
En
effet, certains traitements actuels comme les algicides provoquent la mort des
cellules des cyanobactéries mais entraînent de ce fait la libération
des toxines plus difficiles à éliminer que les cellules elle-mêmes.
La destruction des cyanobactéries présente donc des risques plus
importants que les cyanobactéries elles-mêmes.
Selon l'AFSSA, la prévention des proliférations
est la meilleure méthode pour garantir l'absence de toxines dans l'eau
d'alimentation. Si malgré tout des cyanobactéries sont
détectées l'agence recommande que soit interdit l'emploi
à titre curatif des algicides au profit de traitement mécaniques
destinés à éliminer les cellules sans les endommager.
Toutes
les méthodes qui piègent la biomasse sans libérer les toxines
sont à préférer. L'AFSSA cite par exemple le traitement par coagulation
– floculation – filtration qui présente l'avantage de récupérer
les algues sans les détériorer mais ne peut pas traiter les toxines
qui seraient déjà libérées. D'autres traitements
sont à prévoir, pour la production d'eau potable, pour récupérer
les toxines comme par exemple l'ozonation couplée à une exposition
aux rayons ultraviolets ou à de l'adsorption sur du charbon actif.
Pour éliminer les cyanobactéries dans les piscines, on doit préférer l'utilisation de floculants plutôt que des solutions (chlore choc ou algicides) qui détruisent les cyanobactéries en libérant leurs toxines. Il est à noter que l'action du floculant ne peut être efficace que si ce floculant a le temps d'agir, il faut donc placer la filtration en mode circulation pendant quelques heures avant de repasser en mode filtration, puis surveiller l'encrassement rapide du filtre (flocs retenus par le sable) et effectuer des détassages fréquents.
Pages d'information complémentaire : les biofilms et la floculation
Quelques liens :
Les Cyanotoxines, structures et toxicité -
Spectrosciences.com
UFR Sciences de la vie - Jussieu - Cyanobactéries
et cyanotoxines
Circulaire DGS du 28/07/2004 (évaluation
et gestion des risques sanitaire face à la prolifération de cyanobactéries)
Circulaire DGS/SD7 A no 2005-304 du 5 juillet 2005
Evaluation et gestion des risques sanitaires face à la prolifération
des cyanobactéries
Rapport commun AFSSA et AFSSET juillet 2006
sur les risques liés aux cyanobactéries (pdf 2 Mo 194 pages)
Université
Bretagne-SudCyanobactéries
Recommandations du CSHPF du 6 juillet 2004
concernant les cyanobactéries dans les eaux de baignade
|